L’histoire des premières années de la Société géographique royale du Canada en est une de succès contre toute attente.
En 1929, lorsqu’un groupe de 28 Canadiens éminents ont fondé un organisme destiné à promouvoir une connaissance et une appréciation approfondies de l’immense géographie du Canada, personne n’aurait pu imaginer que le pays était aux portes de la Grande Dépression. Néanmoins, dès sa première réunion formelle en janvier 1930, la Société a capté l’attention et l’imagination des Canadiens, et ce, malgré une période économique difficile. Cela représentait un exploit en soi, étant donné qu’elle a commencé sans dotation privée ou de source garantie de revenu et qu’elle était conçue pour être « à caractère populaire », accessible à tous pour des frais d’adhésion de seulement 3 $ par année.
Dans un certain sens, cette notion d’un vaste accès contredisait la nature éminente de beaucoup de premiers directeurs de la Société (photographiés ci-dessus). Parmi eux, on comptait le célèbre explorateur, cartographe et géologue Joseph Burr Tyrrell, l’ethnographe et folkloriste Marius Barbeau, qui est à présent considéré comme un fondateur de l’anthropologie canadienne, et l’explorateur et géologue Charles Camsell, qui était à l’époque sous-ministre des Mines, ayant précédemment supervisé l’exploitation d’une grande partie du Nord canadien. Plus tard dans sa carrière, Camsell a occupé le poste de commissaire des T. N.-O.
En mai 1930, la Société avait publié son premier numéro du Canadian Geographical Journal.
Les premiers numéros
Les premiers numéros de Canadian Geographic — à l’époque, le Canadian Geographical Journal — présentaient un contenu diversifié, semblable à celui d’aujourd’hui.
Le premier numéro valorisait les arts visuels du Canada, ce que la revue continue de faire de nos jours. Le Dr F. G. Banting a accompagné le peintre du Groupe des sept A. Y. Jackson dans l’Arctique canadien et a rapporté des croquis et des peintures qui ont été publiés dans la revue.
C’était également dans ce numéro que les mots de Charles Camsell, le mandat à présent bien connu de la Société « de rendre le Canada mieux connu pour les Canadiens et le monde », ont été enregistrés par Lawrence J. Burpee, le rédacteur fondateur. Burpee, auteur prolifique et premier secrétaire canadien de la Commission mixte, chargée de régler les conflits sur les frontières entre le Canada et les États-Unis, a orienté la publication au cours de ses premières années.
Le journal s’est bien ancré et a prospéré, animé par la même passion pour la connaissance géographique et scientifique et l’esprit d’endurance qui était incarné par les explorateurs de la Société.